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DE LA DMA A LA DGA
60 ANS D’AVANCEES TECHNOLOGIQUES
LE MOT DE « espritcors@ire »
Jean-Pierre Arrignon, notre ami, est décédé ce mardi 13 avril.
Il était un des fidèles contributeurs depuis l’origine d’ESPRITSURCOUF. Il soutenait et conseillait espritcors@ire.
Nous présentons à son épouse Zoya et à sa famille nos plus sincères condoléances.
Il était professeur agrégé et docteur en Histoire. Il a enseigné à l’Université d’Artois et à l’Université de Poitiers, où il a été doyen de la faculté des Sciences Humaines. En tant qu’historien, c’est spécialiste du monde médiéval et de la Russie. Ses recherches portaient sur le monde slave médiéval, mais son intérêt s’étendait également à l’histoire de la Russie contemporaine. Il est docteur Honoris Causa de l’Université de Iaroslav, en Russie.
Il venait de publier chez Perrin « Une histoire de la Russie ». Ce livre est présenté dans la rubrique LIVRES du n°155.
Son blog GEOPOLITIKA est répertorié dans la Communauté Géopolitique d’ESPRITSURCOUF.
René Occhiminuti,
Secrétaire général d’espritcors@ire
Directeur de la publication ESPRITSURCOUF
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DE LA DMA A LA DGA
60 ans d’avancées technologiques
Pour resituer le communiqué de presse du ministère des Armées (ci-dessous), l’IGA Alain Crémieux, nous propose quelques éléments complémentaires.
L’actuelle Direction Générale de l’Armement (DGA) a été créée en 1961 sous le nom de Délégation Ministérielle pour l’Armement (DMA). Il s’agissait alors de regrouper les quatre directions qui relevaient, sous la quatrième République, de ministères distincts, et, depuis 1958, de délégations ministérielles qui avaient des responsabilités correspondant aux différents milieux : matériels terrestres, constructions navales, aéronautique et poudres.
Il fallait remplir les objectifs du général de Gaulle en matière nucléaire intégrer les progrès techniques qui s’annonçaient (électronique, informatique, engins, espace…) et qui n’étaient pas spécifiques d’un milieu.
Le Mirage IV, le Mirage III, le Jaguar, le Mirage 2000, le Super Étendard « Marine » et aujourd’hui le Rafale, sous ses versions Air et Marine, ont été les programmes successifs d’avions porteurs de la Force de dissuasion;
Les Sous-marins Nucléaires d’Attaque (SNA) et les Sous-marins Nucléaires Lanceurs d’Engins (SNLE) en ont constitué la Force Océanique Stratégique (FOS), ultime gardien de notre indépendance.
Enfin l’industrie française a développé une série de missiles nucléaires, du Pluton de l’armée de Terre au missile de croisière emporté par le Rafale et au missile balistique des SNLE.
À côté de ces programmes phares, de nombreux autres équipements ont été développés pour l’armée de Terre (missiles anti-char, char Leclerc…), la Marine (Missiles antinavires, navires de surface, Porte-avions Charles de Gaulle…) ou l’armée de l’Air et de l’Espace (Avions de combat ou de transport, satellites, radars…).
La DGA, dont les personnels dépassaient, en 1961, la centaine de milliers s’est profondément transformée. Les activités industrielles sont aujourd’hui le fait d’entreprises dans lesquelles l’État détient des participations soit majoritaires, comme c’est le cas pour Naval Group, soit à 50/50 avec un groupe allemand dans le cas de NEXTER (matériels terrestres) ou dans d’autres cas minoritaires comme pour THALES (matériels électroniques).
Elle possède des centres d’essais dans des domaines tels que l’électronique (à Bruz, près de Rennes), les moteurs d’avions (à Saclay) ou les engins (à Biscarosse). C’est aujourd’hui l’organisation qui assure la direction des programmes permettant à nos armées de disposer des équipements dont elles ont besoin, équipements qui, dans leur presque totalité, sont conçus, développés et réalisés soit en France soit en coopération avec nos partenaires européens.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA DGA, cliquez sur ce lien : https://www.defense.gouv.fr/dga/la-dga-a-60-ans-cette-annee
(*) Alain Crémieux, Ancien élève de l’École Polytechnique (promotion 1955) et Sup ‘Aero (promotion 1960) a exercé des fonctions techniques, de politique industrielle et internationales à la Délégation Générale pour l’Armement de 1960 à 2001, avec un passage de sept ans au ministère de l’industrie de 1976 à 1983. Il a effectué en particulier des séjours comme attaché d’armement auprès des ambassades de France à Londres (1965-1968) et à Washington (1983-1987) puis comme conseiller de l’ambassadeur représentant de la France à l’OTAN à Bruxelles (1994-1998). De 1990 à 1994 enfin, Alain Crémieux a été directeur du Centre des Hautes Études de l’Armement (CHEAr). puis le Département d’Histoire de la DGA.
Il a publié plusieurs ouvrages liés à la défense et notamment en 2020 « VERS UNE EUROPE PUISSANCE » chez L’Harmattan.
La création, dans le cadre de l’Union Européenne, d’une politique étrangère et d’une politique de défense communes aurait pu donner à l’Europe une position à la hauteur de celle qu’a occupée la France jusqu’au désastre de mai 1940.
Tel n’a pas été le cas.
Les deux guerres mondiales ont abouti à cette aberration : une population de 500 millions d’habitants, unie par une histoire et une culture communes, dont la défense repose, en dernier ressort, sur des décisions étrangères.
Cet essai examine les raisons de cet échec et définit une méthode pour parvenir concrètement à une véritable « Europe de la défense », une « Europe-Puissance » capable de tenir son rang dans le monde.
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