- ACTUALITÉS INTERNATIONALES
- LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
- INDUSTRIE ET ECONOMIE
- GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ
- ACTUALITÉS INTERNATIONALES :
- 04/17 Actualité internationale – synthèse de l’actualité internationale d’avril 2017
- Guerre en vue ? Ce qu’il faut savoir pour comprendre pourquoi la situation de la Corée du Nord est loin de se résumer aux folies d’un dictateur lointain
- Alors que les pourparlers d’Astana sont au point mort, Moscou propose des « zones de désescalade » en Syrie
- LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE :
- Un bâtiment amphibie français en escale au japon : le show du pouvoir dans le Pacifique
- Livraison à l’armée de terre des premiers fusils d’assaut AIF
- Trois frégates légères furtives sur cinq seront rénovées
- INDUSTRIE ET ÉCONOMIE :
- La DGA et BpiFrance vont créer un fonds d’investissement pour les entreprises stratégiques de défense.
- Premier porte-avions de fabrication entièrement chinoise, entre innovation nationale et retard international
- Les cours du pétrole en baisse en Asie
- GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE ET DE SECURITE:
- Changement climatique et terrorisme : quelle corrélation ?
- Etats-Unis – Russie : de la collusion à la collision, en Syrie ?
- En Algérie, le pouvoir en quête de légitimité
de Jacques Raimond
ACTUALITÉS INTERNATIONALES
1 – 04/17 Actualité internationale – synthèse de l’actualité internationale d’avril 2017 (diploweb, Axelle Degans)
Le sort des urnes
En Serbie, Aleksander Vuvic, premier ministre sortant, a gagné les élections présidentielles d’avril 2017 dès le premier tour, devançant très nettement son plus proche challenger, Sasa Jankovic, centriste. A la tête du parti progressiste (SNS), Vuvic est passé du nationalisme affirmé au rapprochement avec l’Union européenne. En Équateur, Lenin Moreno remporte les élections présidentielles, victoire que ne reconnait pas son challenger libéral, Guillero Lasso. En Turquie, le président Erdogan remporte le 16 avril 2017« son » referendum constitutionnel avec un peu plus de 51% de suffrages exprimés. Les observateurs déplorent les conditions dans lesquelles le scrutin s’est déroulé. Ce résultat serré permet un renforcement très net des pouvoirs présidentiels, mais révèle un pays profondément divisé. Au Royaume-Uni, Theresa May convoque des élections législatives anticipées – elle a obtenu l’accord de la Chambre des communes – pour y renforcer sa majorité et négocier plus aisément le Brexit. Les élections devraient se tenir en juin 2017.
Le sort des urnes
En France, le premier tour des élections présidentielles, le 23 avril 2017, est historique à plusieurs titres. Il voit l’élimination des deux partis de gouvernement que sont le Parti socialiste (PS) et Les Républicains (LR), une première sous la Vème République. Ces derniers sont au plus mal. Ce scrutin aboutit à la qualification d’un mouvement qui a à peine une année d’existence – « En marche ! » – derrière un leader, Emmanuel Macron, dont la seule vraie expérience politique est d’avoir été ministre de l’Economie du président François Hollande (2012-2017), sans qu’il revendique son héritage. Autre fait marquant, la qualification de la candidate du Front national, Marine Le Pen, qui arrive en deuxième position, et qui elle aussi a une faible expérience politique. Son score, plus de 7 millions de voix, était attendu et se trouve donc finalement peu commenté par les analystes, preuve du chemin parcouru par la formation frontiste depuis le 21 avril 2002 lorsque pour la première fois ce parti accède au second tour d’une élection présidentielle en France. Le face-à-face du second tour de la présidentielle 2017 oppose donc un mouvement libéral pour l’ouverture et l’Union européenne à un mouvement souverainiste, eurosceptique pour un retour du contrôle des frontières. Ce duel témoigne des puissantes failles qui fracturent la France.
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http://www.diploweb.com/04-17-Actualite-internationale.html
2 – Guerre en vue ? Ce qu’il faut savoir pour comprendre pourquoi la situation de la Corée du Nord est loin de se résumer aux folies d’un dictateur lointain (Atlantico, Vincent Brisset)
Donald Trump a organisé une session extraordinaire à huis clos pour les 100 sénateurs américains sur le dossier de la Corée du Nord. Ensemble, ils ont souhaité voir Pyongyang « reprendre le chemin du dialogue ». Pour autant, les tensions ne semblent pas prêtes de s’estomper. Outre les deux protagonistes, quels sont les intérêts des autres pays dans la région aujourd’hui ? La « crise » nord-coréenne a débuté en 1993, par les premières réactions américaines à un programme nucléaire militaire initié par Pyongyang. Elle a comporté de nombreux épisodes, très largement marqués d’un côté par les chantages et provocations de Kim Jong Il et de l’autre par une gestion très opaque des négociations par une partie de l’administration américaine. Année après année, de négociations bilatérales en négociations à six, de promesses, de cadeaux et de sanctions, les choses n’ont guère évolué. Aux menaces ont succédé des essais nucléaires et des lancements de missiles, conduisant à des sanctions plus ou moins réalistes, sans que la situation ne se pacifie. L’arrivée aux affaires de D. Trump a très vite été marquée par un changement de ton. Le nouveau Président, au rebours de déclarations pré-électorales qui donnaient à penser qu’il désengagerait son pays du rôle de gendarme du monde, a décidé de prendre des positions très fortes. Mais ce qui peut être perçu comme un revirement est aussi une assurance donnée aux alliés Coréens et Japonais. Si on leur demande de mieux s’assumer, on leur prouve aussi qu’on ne les laisse pas seuls. Après avoir annoncé qu’il n’excluait pas une action en force, il a aussi obtenu de la Chine qu’elle s’implique vraiment. La donne a changé et tous les pays de la zone sont concernés.
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http://www.atlantico.fr/decryptage/guerre-en-vue-qu-faut-savoir-pour-comprendre-pourquoi-situation-coree-nord-est-loin-se-resumer-aux-folies-dictateur-lointain-3032419.html
3 – Alors que les pourparlers d’Astana sont au point mort, Moscou propose des « zones de désescalade » en Syrie (Liberté, RI/Agences)
La délégation rebelle justifie ce retrait par les violations du cessez-le-feu par le régime de Bachar al-Assad et reproche, en outre, à la Russie de n’avoir pas “respecté ses promesses”.
Traitement des données personnelles
Les représentants de l’opposition syrienne dite modérée ont annoncé leur retrait des négociations de paix ouvertes hier à Astana, au Kazakhstan, où ils discutaient avec les émissaires du président syrien Bachar al-Assad d’un projet russe sur la création de “zones de désescalade” en Syrie. Mais les opposants au régime syrien sont coutumiers de la politique – provisoire – de la chaise vide et pourraient très bien participer aux discussions aujourd’hui. Parallèlement, le président russe Vladimir Poutine rencontrait son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, soutien des rebelles, à Sotchi, sur les bords de la mer Noire. Le quatrième round de négociations intersyriennes dans la capitale kazakhe sous le parrainage de Moscou et Téhéran, alliés du régime de Bachar al-Assad, et d’Ankara, soutien des rebelles, s’est ouvert dans la matinée mais a vite tourné court. “La délégation rebelle suspend les rencontres à cause des violents bombardements aériens frappant les civils. La suspension durera jusqu’à la fin des frappes dans toute la Syrie”, a annoncé à l’AFP une source au sein de la délégation des opposants. Une autre source, proche de l’opposition syrienne, a déclaré à l’AFP que cette participation serait suspendue jusqu’à ce qu’“un engagement total sur la fin des bombardements en Syrie” par le régime soit pris. L’annonce a été si rapide qu’ils n’ont eu le temps d’avoir aucune rencontre à Astana, ni avec leur soutien turc, ni avec l’adjoint au secrétaire d’État américain pour les affaires proche-orientales, Stuart Jones, ni avec l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.
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http://www.liberte-algerie.com/international/moscou-propose-des-zones-de-desescalade-en-syrie-269222
LES ENJEUX DE LA DÉFENSE FRANÇAISE
1 – Un bâtiment amphibie français en escale au japon : le show du pouvoir dans le Pacifique (Reuters)
Alors que la tension monte sur la péninsule coréenne, un bâtiment amphibie français est arrivé samedi sur la base navale japonaise de Sasebo. Une escale qui risque de contrarier la Chine, qui subit déjà la pression des États-Unis pour entraver les programmes d’armement de la Corée du Nord. Le BPC Mistral mènera début mai des exercices avec les forces japonaises, américaines et britannique au large des îles de Guam et de Tinian. Les exercices impliquant 700 militaires avaient été planifiés avant le tir test d’un missile par la Corée du Nord le 29 avril, effectué malgré la pression mondiale. Le Japon et les États-Unis sont préoccupés par les efforts de la Chine – qui vient de lancer son deuxième porte-avions – pour étendre son influence au-delà de la mer de Chine méridionale. Une préoccupation partagée par la France qui a des territoires dans le Pacifique, notamment la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Même si la France et la Grande-Bretagne (qui a deux hélicoptères embarqués sur le Mistral) cherchent à renforcer les liens économiques avec la Chine, les deux pays approfondissent leur coopération en matière de sécurité avec le Japon, un proche allié des États-Unis et dont la marine est la deuxième d’Asie après la marine chinoise.
2 – Livraison à l’armée de terre des premiers fusils d’assaut AIF (Dicod, communiqué de presse)
La Direction générale de l’armement (DGA) a réceptionné le 3 mai 2017 un premier lot de 400 fusils d’assaut HK416 F destinés à l’armée de Terre. Cette arme a été sélectionnée dans le cadre du programme « Arme individuelle du futur » (AIF) pour remplacer le FAMAS, en service dans les armées françaises depuis la fin des années 70. Cette livraison intervient huit mois après la notification par la DGA du marché de réalisation du programme AIF au groupement d’entreprises Heckler & Koch SAS France et Heckler & Koch GmbH, le 22 septembre 2016. Conformément à la Loi de programmation militaire 2014-2019, plus de 100 000 armes et leurs accessoires, le soutien initial et la formation des utilisateurs sont prévus par le marché. Les livraisons s’échelonneront sur une dizaine d’années. Le HK416 F est un fusil d’assaut au calibre OTAN de 5,56 mm. Il possède la capacité de tirer des grenades à fusil et peut recevoir un lance-grenades de 40 mm pour augmenter sa puissance de feu. Il remplacera progressivement tous les FAMAS en dotation dans les trois armées.
3 – Trois frégates légères furtives sur cinq seront rénovées (Le Marin, Jean-Marc Tanguy)
La Direction générale de l’armement (DGA) connaît désormais l’ampleur du travail de rénovation des frégates légères furtives de la classe La Fayette : seuls trois des cinq navires seront modernisés a minima. Cela permettra de maintenir le format de la Marine nationale à quinze frégates de premier rang. Des rénovations et mise aux normes seront réalisées sur le flotteur, notamment sur l’appareil propulsif et l’usine électrique. Mais le gros des travaux concernera le système de combat. Le système de direction de combat sera remplacé par celui qui équipe le porte-avions Charles de Gaulle. Le chantier doit aussi inclure une rénovation des liaisons de données tactiques, qui permettent l’intégration dans un espace aéromaritime numérisé et crypté. Un sonar de coque sera installé de manière à doter les FLF rénovées d’une capacité de lutte anti-sous-marine ainsi qu’une protection contre les torpilles. En matière de lutte contre les menaces aériennes, le lanceur Crotale sera bel et bien remplacé par un « Sadral rénové ». Mais il s’agira davantage d’une évolution que d’une révolution : chaque frégate recevra deux lanceurs récupérés sur les frégates anti-sous-marines en cours de désarmement. Ces armes, utilisant le missile Mistral, verront quelques obsolescences traitées, notamment dans le domaine optronique et des cartes électroniques, indique la DGA au marin. Selon cette même source, le contrat n’a pas été notifié pour l’heure à un industriel plutôt qu’un autre. DCNS a construit les FLF mais s’est fait rafler le marché de leur maintenance par STX. La DGA peut aussi à nouveau faire preuve d’avant-gardisme et confier cette modernisation à un autre industriel du secteur, comme Thales.
INDUSTRIE ET ECONOMIE
1 – La DGA et BpiFrance vont créer un fonds d’investissement pour les entreprises stratégiques de défense. (OPEX 360, Laurent Lagneau)
Robotique, Internet des objets, nanotechnologies, neurosciences, impression 3D, systèmes microélectromécaniques, big data… Voilà autant de disciplines susceptibles de changer radicalement la façon dont on conduit les opérations militaires et dans lesquelles des entreprises françaises ont su se faire une réputation. Le revers de la médaille est qu’elles intéressent des investisseurs étrangers, attirés par leurs brevets. C’est ainsi que, par exemple, l’été dernier, Tronic Microsystems a fait l’objet d’une offre publique d’achat déposée par le groupe japonais TDK. Or, cette PME française est spécialiste des systèmes microélectromécaniques (MEMS, pour Micro-Electro-Mechanical Systems), lesquels sont utilisés pour les systèmes de navigation inertiels, la gestion des signaux de radiofréquence des radars ou bien encore la stabilisation des drones. « Beaucoup de groupes chinois et surtout américains viennent convoiter les pépites françaises, attirés par le modèle d’innovation français », avait admis Laurent Collet-Billon, le Délégué général pour l’armement (DGA), lors d’une audition au Sénat, en novembre 2016. « De plus en plus de sociétés d’autres continents tentent de s’emparer de certaines de nos PME ‘pépites’ et nous n’avons pas d’outil pour les défendre », avait-il déploré, avant de révéler qu’une réflexion était en cours pour créer un « fonds de défense » destiné à « investir dans le capitale de certaines de ces PME ». Et d’estimer que « quelques millions d’euros seraient suffisants dans un premier temps, avant une montée en puissance. » Quelques jours plus tard, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, précisa les objectifs qu’il entendait donner à ce fonds d’investissement, à savoir identifier les entreprises stratégiques et entrer dans leur capital afin de soutenir et guider leur développement. « Au-delà de la distribution de subventions, ou de la relation contractuelle, je crois intéressant de renforcer nos liens avec les PME les plus stratégiques par une relation capitalistique. Nous pourrons ainsi les prémunir contre toute évolution qui nuirait aux intérêts du ministère de la Défense », avait-il fait valoir.
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2 – Premier porte-avions de fabrication entièrement chinoise, entre innovation nationale et retard international (IRIS, le point de vue de Viccent Brisset)
Mercredi, la Chine a inauguré son premier porte-avions entièrement conçu et fabriqué par ses chantiers navals. L’analyse de Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l’IRIS.
Ce porte-avion « 100% made in China » représente-il une révolution technologique pour le pays ?
D’un point de vue technique, ce porte-avions représente le plus gros bâtiment militaire qu’ait jamais lancé la Chine. D’un autre côté, ce bateau est très largement inspiré des porte-avions soviétiques, l’Amiral Kouznetsov et de son sister ship le Varyag devenu Liaoning ; ce dernier étant le premier porte-avions chinois acheté à l’Ukraine. Pour Pékin, ce nouveau bateau représente donc un bond en avant mais pour la construction de porte-avions en général, cela reste du matériel dont la conception date d’une quarantaine d’années. Par ailleurs, ce porte-avions ne dispose pas de catapulte, ce qui signifie qu’il est limité d’un point de vue technique et opérationnel. De plus, le fait qu’il fonctionne au diesel le limite en termes de tenue à la mer, c’est-à-dire au regard du nombre de jours qu’il peut passer au large, car il va nécessiter d’être ravitaillé régulièrement. En revanche, le diesel permet une meilleure disponibilité : comme on le voit avec le Charles de Gaulle, les interruptions de fonctionnement d’un porte-avions nucléaire sont de l’ordre de 18 mois tous les 5-6 ans ; a contrario, un porte-avions à propulsion plus classique n’est interrompu que pour une durée de quelques mois tous les 2-3 ans.
Qu’illustre cette construction navale quant aux ambitions militaires de Pékin ? La Chine est-elle en voie de concurrencer la première puissance militaire mondiale que sont les États-Unis ?
Militairement, et plus particulièrement dans le domaine maritime, la Chine fait face à deux problèmes. Le premier est incarné par les États-Unis. Le second concerne la volonté de conserver un pré carré en adoptant une ligne stratégique de « déni d’accès ». Cela consiste pour Pékin à vouloir contrôler ou interdire toute présence hostile dans un certain périmètre (mer de Chine du Sud, mer de Chine de l’Est, voire une partie du Pacifique) ; raison pour laquelle la Chine possède des porte-avions.
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http://www.iris-france.org/93385-premier-porte-avions-de-fabrication-entierement-chinoise-entre-innovation-nationale-et-retard-international/
3 – Les cours du pétrole en baisse en Asie (L’Expression)
Les cours du pétrole étaient orientés vendredi à la baisse en Asie, perdant plus de 2,5% au lendemain d’une forte chute liée, déjà, aux inquiétudes face à la surabondance de l’offre. Vers 04H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, reculait de 1,33 dollar, soit 2,92% à 44,19 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juin, cédait 1,28 dollar, soit 2,65% à 47,10 dollars. A en croire les analystes, les investisseurs se montrent particulièrement inquiets face à l’augmentation de la production aux Etats-Unis, au Nigeria et en Libye au moment où la prolongation des baisses de production décidées par l’Opep et ses partenaires n’est pas du tout acquise.
GRANDS PROBLÈMES DE DÉFENSE
ET DE SÉCURITÉ
1 – Changement climatique et terrorisme : quelle corrélation ? (Iris, interview de Bastien Alex et Alice Baillat)
Un rapport [1] a récemment mis en lumière les liens existant entre changement climatique et risques terroristes. Explications de Bastien Alex, chercheur à l’IRIS en charge du Programme Climat, énergie et sécurité, et d’Alice Baillat, chercheuse à l’IRIS [2].
En quoi le changement climatique agit-il comme un « multiplicateur de menaces » ?
Alice Baillat : Les liens entre environnement, climat et sécurité ont commencé à être débattus dès les années 1970. Toutefois, c’est à partir des années 2000, lorsque le changement climatique s’est imposé comme un nouvel enjeu international majeur, que ce débat est revenu au goût du jour avec une attention politique renforcée et renouvelée. Dans quelle mesure le changement climatique va-t-il menacer la sécurité humaine des individus, c’est-à-dire leur santé, leur sécurité alimentaire, leur habitat, leurs moyens d’existence, etc. ? Le changement climatique va-t-il devenir une menace et un facteur d’instabilité pour les États, en provoquant tensions, conflits et migrations massives ? Pour l’heure, les experts s’accordent pour dire que le changement climatique est un multiplicateur de menaces, au sens où il agit de manière indirecte sur les facteurs d’instabilité et de violence. Le rapport montre notamment que les changements climatiques affectent en premier lieu la sécurité humaine des individus. Par exemple, les rendements agricoles peuvent baisser en raison des dégradations climatiques et provoquer une volatilité des prix des produits alimentaires de base. Mauvaise récolte et hausse des prix vont se combiner et accroître l’insécurité alimentaire des individus, en particulier dans les pays en développement où les populations restent très dépendantes de l’agriculture. Des tensions communautaires, des soulèvements populaires et des émeutes de la faim peuvent alors apparaître et conduire à un climat de violence. Plusieurs pays africains et asiatiques ont ainsi connu des manifestations et des émeutes lors de la crise alimentaire mondiale de 2007-2008, celle-ci étant aussi désignée comme l’un des facteurs à l’origine des printemps arabes. La sécheresse qui a sévi en Syrie entre 2007 et 2010 a provoqué une baisse importante des rendements agricoles, ainsi qu’une forte hausse des prix alimentaires et des déplacements internes de population massifs. C’est pourquoi cette sécheresse a été considérée par plusieurs experts comme l’un des éléments déclencheurs des soulèvements populaires en mars 2011. Pour résumer, le changement climatique n’est jamais le seul facteur conduisant à une escalade de la violence.
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http://www.iris-france.org/93589-changement-climatique-et-terrorisme-quelle-correlation/
2 – Etats-Unis – Russie : de la collusion à la collision, en Syrie ? (Télos, Florent Parmentier)
Cette interrogation est notamment celle du directeur de la Fondation Carnegie à Moscou, l’expérimenté Dimitri Trenin, même si ce dernier n’exclut pas un dénouement moins tragique. L’ancien ambassadeur américain en Russie (2012-2014) et professeur à Stanford, Michael McFaul, se réjouit pour sa part de voir ce que l’on pourrait considérer comme « la plus courte détente de l’histoire », du fait de la prise de distance de l’Administration américaine vis-à-vis de la Russie. Sommes-nous pour autant en train d’assister à une erreur d’aiguillage, amenant sur les mêmes rails et en sens contraire deux trains à pleine vitesse ? De fait, trois scénarios principaux sont à explorer pour analyser les relations russes américaines à l’aune de la crise syrienne : celui de la collision, du chaos et de la coopération. Le scénario de la collision s’appuie sur l’idée selon laquelle la guerre civile en Syrie n’a que trop duré – nous sommes maintenant entrés dans sa septième année – et nécessite une action résolue de la part des États-Unis. La Syrie a été le symbole d’une politique offensive de la Russie au Moyen-Orient, à la suite de la déclaration de Vladimir Poutine à l’Assemblée générale des Nations-Unies en septembre 2015. Cette initiative a remis la Russie au centre du jeu international après les épisodes de la guerre en Ukraine, où Moscou s’était grandement isolé. La Russie est une puissance traditionnellement implantée au Moyen-Orient, bien avant les développements liés à la Guerre froide : la société russe impériale avait des institutions diplomatiques, religieuses, culturelles présentes et actives en Syrie et en Palestine dès le XIXe siècle.
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http://www.telos-eu.com/fr/globalisation/etats-unis-russie-de-la-collusion-a-la-collision-e.html
3 – En Algérie, le pouvoir en quête de légitimité (L’Orient le Jour, Kenza Safi-Eddine)
Les électeurs sont appelés aux urnes aujourd’hui. Mais malgré les enjeux du scrutin, le plus grand parti reste celui de l’abstention. Dans un message lu en son nom samedi dernier, le président Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, a appelé les Algériens à « un vote massif ». L’enjeu : la « stabilité du pays ». Depuis le début de la campagne, le 9 avril dernier, « Samaa sawtek » (fais entendre ta voix, en arabe) est devenu le leitmotiv du gouvernement. Près de 23 millions d’électeurs sont appelés à choisir parmi 12 000 candidats pour les 462 sièges de l’Assemblée nationale, pour un mandat de cinq ans. Le pari est de taille : faire mieux qu’aux législatives de 2012, lorsque seuls 42,90 % des électeurs avaient voté. Mais la campagne électorale a été peu suivie par les Algériens qui semblent se passionner davantage pour la présidentielle française. Soucieux d’atteindre un chiffre plus important cette année, le pouvoir algérien s’est donc mobilisé pour tenter de convaincre les abstentionnistes potentiels. À coups de spots télévisés, les autorités ont œuvré à faire taire les opposants par une circulaire imposant le silence médiatique aux boycotteurs. Pour le FLN (Front de libération national), parti du président Bouteflika, et son allié, le Rassemblement national démocratique (RND), possibles vainqueurs du scrutin, l’abstention est devenue le principal ennemi à abattre. Et pourtant, cette élection, qui se déroule sous le quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, comporte des enjeux majeurs pour l’avenir proche de l’Algérie.
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https://www.lorientlejour.com/article/1049952/en-algerie-le-pouvoir-en-quete-de-legitimite.html