Les mollahs
Vidéos et podcasts sur les mollahs
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Laure Fanjeau (*)
Responsable recherche / développement et communication digitale
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FOCUS
« Les mollahs au Moyen-Orient depuis 1979.
Qui sont-ils ? Quelles sont leurs actions … »
Qui sont les mollahs ?
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Le terme mollah vient de l’arabe mawlā, parfois écrit mullah, mola, ou molla, qui signifie « maître » ou « protecteur ». Il est utilisé principalement dans les pays à majorité musulmane, surtout dans le monde chiite comme l’Iran ou encore l’Irak ainsi que dans certaines régions sunnites comme l’Afghanistan, le Pakistan ou l’Asie centrale.
Ces personnages sont des érudits religieux musulmans, c’est-à-dire des personnes ayant étudié la théologie islamique, la jurisprudence (« fiqh »), le Coran, les hadiths (« paroles du Prophète »), et souvent aussi la philosophie et la logique.
Rôle des mollahs depuis 1979
Dans les sociétés où ils sont influents, les mollahs jouent plusieurs rôles :
- Un rôle religieux
Ils enseignent le Coran, dirigent les prières, donnent des sermons, émettent des fatwas (avis religieux).
2. Un rôle juridique
Ils peuvent interpréter la loi islamique (charia), surtout dans les pays où celle-ci fait partie du droit.
3. Un rôle politique
En Iran, certains mollahs ont une très grande influence politique, surtout depuis la « Révolution islamique de 1979. »
Les mollahs et le pouvoir en Iran
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Après la « Révolution iranienne », les mollahs, et plus largement le clergé chiite, ont pris le pouvoir. Le système politique iranien repose depuis sur la doctrine du Velayat-e faqih (le « gouvernement du juriste-théologien »), où un mollah suprême, appelé Guide de la Révolution (actuellement l’ayatollah Ali Khamenei), détient le pouvoir suprême.
Tous les mollahs ne sont pas des ayatollahs. Le titre d’ayatollah est plus élevé, réservé aux plus savants ou influents d’entre eux.
L’évolution du pouvoir des mollahs à traverse les époques
- L’ époque pré-moderne allant du VIIème au XIXème siècle
Du VIIème au Xème siècle
Au début de l’islam entre le VIIème et Xe siècle, le mot mollah n’existait pas encore sous cette forme, mais les savants religieux (oulémas) jouaient déjà un rôle important.
Chiisme : Les fidèles suivaient les imams, figures spirituelles infaillibles. Après la disparition du 12e imam (874), les savants religieux ont peu à peu pris le relais.
Sunnisme : Les oulémas sunnites (juristes, exégètes, etc.) formaient une élite religieuse influente, mais souvent séparée du pouvoir politique (califes, sultans, etc.).
Du XIe au XVIIIe siècle
Les mollahs (au sens large, c’est-à-dire clercs ou érudits religieux) restent souvent dépendants des princes ou du sultan.
En Iran, l’arrivée de la dynastie safavide (1501) marque un tournant. L’Iran devient officiellement chiite. Les mollahs deviennent instruments du pouvoir, avec un rôle croissant. Ils aident à « chiiser » la société iranienne, jusque-là partiellement sunnite.
- Du XIXème siècle au début du XXème siècle
On assite à une montée en influence chez les mollahs avec le déclin des empires musulmans (ottoman, safavide, qajar), la pression coloniale européenne (Russie, Grande-Bretagne), la montée de la contestation populaire.
En Iran, à l’époque qajare, les mollahs s’affirment comme force morale indépendante du roi. Ils défendent les intérêts du peuple contre la modernisation perçue comme occidentale.
Lors de la « Révolte du tabac » en 1891, les mollahs mènent une contestation contre une concession étrangère. Quelques années plus tard, lors de la « Révolution constitutionnelle iranienne », entre 1905 et 1911, certains mollahs soutiennent le mouvement en faveur d’une monarchie constitutionnelle et du parlement.
- XXe siècle, un siècle marqué par des tensions avec le pouvoir laïque puis par la prise de pouvoir
L’époque Pahlavi (1925–1979) ou la monarchie modernisatrice et autoritaire
Le régime de Reza Shah, puis de son fils Mohammad Reza, veut laïciser l’Iran et limiter le pouvoir des religieux comme le contrôle des mosquées, l’éducation laïque et l’occidentalisation du mode de vie via les vêtements, les lois civiles….
Les mollahs sont marginalisés, certains entrent en résistance intellectuelle et morale.
En 1979, la Révolution islamique, menée par l’ayatollah Khomeini, renverse le Shah. Pour la première fois dans l’histoire moderne, le clergé chiite prend le pouvoir politique total. On assiste à la mise en place du système de Velayat-e faqih (« gouvernement du juriste-théologien »). Les mollahs dominent les institutions comme le Parlement, le système judiciaire, le corps de surveillance religieuse ou encore l’Armée parallèle (les Pasdarans).
- XXIe siècle, entre pouvoir en mutation et critiques croissantes
De 2020 à 2025, les mollahs gouvernent l’Iran, mais leur image est de plus en plus contestée, surtout parmi les jeunes. Beaucoup sont vus comme des conservateurs, autoritaires, hostiles aux libertés individuelles liés à la corruption, au népotisme et au contrôle social.
Il existe aussi des divisions internes entre les mollahs réformistes, partisans de certains changements et les mollahs fondamentalistes, très attachés à l’ordre islamique strict.
VU POUR VOUS
Comment le régime des mollahs s’est-il imposé en Iran ?
En 1979, la politique autoritaire du Shah et la crise économique qui traverse le pays poussent les iraniens dans la rue. Toutes les tendances politiques se retrouvent, mais le clergé chiite, dirigé de l’étranger par l’ayatollah Khomeini, prend une place prépondérante. Au final, une République islamique remplace le pouvoir impérial. Revenons sur les causes de la révolution iranienne, et observons comment l’ayatollah Khomeini a manœuvré pour prendre le pouvoir.
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ENTENDU POUR VOUS
Iran : Le régime des mollahs tient toujours bon… mais jusqu’à quand ?
Derrière l’attaque israélienne contre le programme nucléaire, un autre objectif : faire tomber le régime islamique. Cibles stratégiques, rhétorique de renversement, calculs géopolitiques et inertie internationale : malgré les coups portés, le pouvoir iranien semble tenir encore.
Média : France Inter
Date de mise en ligne : 25 juin 2025
Durée : 03 minutes
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LU POUR VOUS
« Dictionnaire des généraux français de la Seconde Guerre mondiale »
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