Les forces de l’ordre

Vidéos et podcasts sur les forces de l’ordre et l’insécurité urbaine

Laure Fanjeau (*)
Responsable recherche / développement et communication digitale

VU POUR VOUS

« Criminalité en France : forces de l’ordre sur tous les fronts »

Plongée au cœur des forces de l’ordre françaises, entre interventions à haut risque et missions du quotidien. Le PI2G, unité d’élite de la gendarmerie, est prêt à intervenir en moins de 30 minutes sur des affaires de grand banditisme, prises d’otages et arrestations de forcenés. Aux frontières, douaniers et policiers traquent les trafics de drogue, cigarettes et voitures de luxe. Les CRS, en première ligne lors de manifestations et violences urbaines, jonglent entre tensions et sacrifices personnels. Un reportage au plus près de ceux qui veillent sur la sécurité du pays.
Pour visionner l’interview, cliquez ICI

« Victoire du PSG : la fête gâchée par des violences »

Après la victoire du Paris Saint-Germain en finale de la Ligue des champions face aux Italiens de l’Inter Milan, des scènes de débordements se sont multipliées en France dans la nuit du samedi 31 mai au dimanche 1er juin. Des supermarchés et d’autres magasins ont été saccagés puis pillés, des voitures ont été brûlées, du mobilier urbain dégradé… Les dégâts matériels sont très importants et le bilan humain est tragique : deux personnes sont décédées, plus de 200 autres ont été blessées. Les forces de l’ordre ont procédé à plus de 560 interpellations dans toute la France, dont près de 491 à Paris, au terme d’une nuit marquée par des incidents d’une ampleur considérable. Mais pourquoi a-t-on assisté à de telles scènes de violence ? Depuis deux jours, la polémique monte sur la sécurité autour de l’événement et sur la réponse judiciaire apportée, alors que les premières condamnations sont tombées. Quatre hommes, âgés de 20 à 23 ans notamment, ont été jugés lundi en comparution immédiate pour des tirs de mortier ou des jets de projectiles envers les forces de l’ordre. Sans casier judiciaire et insérés socialement, étudiants ou en formation, tous ont été condamnés à des peines allant de 2 à 8 mois de prison avec sursis. Certains d’entre eux devront également s’acquitter d’une amende et réaliser des travaux d’intérêt général ou un stage de citoyenneté. Une décision de justice qui a fait réagir le garde des Sceaux. « À la suite des graves incidents d’ordre public et des désordres répétés de ce week-end, une partie des condamnations pour violences, notamment commises à l’encontre des forces de l’ordre et pour destructions de biens, ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays », a réagi Gérald Darmanin sur X ce mardi 3 juin au matin, avant de proposer de « faire évoluer radicalement la loi ». Selon lui, il faudrait « supprimer les aménagements de peine obligatoires », « supprimer le sursis » et « mettre en place par la loi une condamnation minimale systématique une fois la culpabilité reconnue ». « Par exemple, trois mois de prison ferme (réellement exécutés) minimum pour toute agression envers un représentant de l’État, ou encore une amende très élevée pour toute destruction », a poursuivi le ministre de la Justice. Les violences en marge de la victoire parisienne ont également enflammé les débats ce mardi à l’Assemblée nationale. Le groupe LFI a annoncé le dépôt d’une demande de commission d’enquête « sur la gestion de la sécurité publique après le match » PSG-Inter. Les Insoumis, qui comptent sur le soutien d’autres groupes pour faire prospérer cette initiative, entendent ainsi « expertiser ce fiasco dont le ministre de l’Intérieur », Bruno Retailleau, est à leurs yeux « directement responsable ». Ciblé par l’extrême droite pour son inaction, le ministre de l’Intérieur est aussi critiqué à gauche pour ses propos. En qualifiant à nouveau les fauteurs de trouble de « barbares », il s’est attiré les foudres de plusieurs élus. « Ce tweet est indigne d’un ministre de l’Intérieur républicain. Il faut refuser la violence de ceux qui voudraient gâcher la fête, mais pourquoi utiliser ce vocabulaire : “barbare”, “sauvage”, c’est-à-dire : étranger et quasi animal ? », a déploré le député NFP de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière. Dans ce climat tendu, un autre drame a secoué l’opinion : le meurtre de Hichem Miraoui, abattu devant son domicile à Puget-sur-Argens (Var). Bruno Retailleau a qualifié les faits de « crime raciste » mais le patron des socialistes Olivier Faure juge que le ministre « participe au débat public avec ceux qui, à l’extrême droite, cherchent à banaliser le racisme, à expliquer qu’il y a une forme de menace qui serait créée par nos concitoyens d’origine étrangère ». LES EXPERTS :

  • Alain BAUER – Professeur de criminologie – CNAM
  • Christophe BARBIER – Éditorialiste politique, conseiller de la rédaction – Franc-Tireur
  • Nathalie MAURET – Reporter politique – Groupe de presse régionale Ebra
  • Audrey GOUTARD – Grand reporter – France Télévisions, spécialiste des faits de société
  • Arnaud DE SAINT-REMY (en duplex) – Avocat spécialiste du droit des mineurs

Pour visionner l’interview, cliquez ICI


ENTENDU POUR VOUS

La propagation de la violence (n°2/5)

Esprit de justice propose une série de cinq émissions consacrées aux émeutes qui ont secoué la France au début de l’été 2023. En effet, les crises se succèdent à un rythme tel qu’il nous prive du temps et du recul nécessaires pour les comprendre.

Avec
  • Dominique Boullier, sociologue, professeur à Sciences-Po Paris et spécialiste des technologies cognitives et des propagations.
  • Marwan Mohammed, sociologue, chargé de recherche au CNRS (Centre Maurice Halbwachs)

Pour écouter le podcast, cliquez ICI

Sécurité : peut-on sortir du tout répressif ?

C’est un débat qui revient régulièrement en France à chaque épisode de violences dans l’espace public, qu’il s’agisse une manifestation agitée, des heurts après la victoire du PSG en Ligue des Champions ou des tensions après un fait divers : une large partie de la classe politique multiplie les propositions pour durcir le maintien de l’ordre et les sanctions, dans la continuité des mesures déjà prises ces dernières années. Une surenchère qui pose question : cette stratégie porte-t-elle seulement ses fruits ? Une autre voie est-elle seulement possible ?

Pour écouter le podcast, cliquez ICI


LU POUR VOUS

« L’Ours et le Dragon : Russie-Chine : Histoire d’une amitié sans limites ? »

Après des siècles de relations en dents de scie, caractérisées par l’obsession du commerce pour Saint-Pétersbourg et la préservation de leurs frontières pour la Chine impériale, leurs liens s’étoffèrent à l’accession au pouvoir de Catherine II. Dans une volonté de modernisation et d’expansion, la Russie s’empare au XIXe siècle de territoires mandchous. La prise de pouvoir du Parti communiste chinois en 1949 scelle l’alliance sino-soviétique dans un rapport toutefois inégal.

Découvrez la fiche du livre « L’Ours et le Dragon » en cliquant ICI


FOCUS

Les forces de l’ordre au service de la population

L’image de la police française auprès de la population depuis les années 2000

Depuis le début des années 2000, la perception de la police nationale par la population française est un sujet complexe et en constante évolution, marqué par une alternance de confiance et de défiance, souvent influencée par les événements sociaux et politiques.

Une confiance érodée par les tensions sociales

Au début des années 2000, l’image de la police était relativement stable, mais les émeutes urbaines de 2005 ont marqué un tournant. Ces événements ont mis en lumière les tensions entre les forces de l’ordre et une partie de la population, notamment dans les quartiers populaires, où la défiance s’est accentuée. Les accusations de contrôles au faciès et de violences policières ont commencé à entacher la perception d’une institution garante de l’ordre républicain.

L’impact des attentats terroristes : Un regain de soutien temporaire

La vague d’attentats terroristes qui a frappé la France à partir de 2015 a paradoxalement entraîné un certain regain de soutien envers la police. Perçus comme des protecteurs face à une menace existentielle, les policiers ont bénéficié d’une vague de sympathie et de reconnaissance. L’image du « héros du quotidien » s’est alors imposée, renforçant l’idée d’une force indispensable à la sécurité nationale.
 
Les mouvements sociaux et la critique des « violences policières »
 
Cependant, cette embellie a été de courte durée. Les mouvements sociaux d’ampleur, tels que celui des « Gilets Jaunes » à partir de fin 2018, ont ravivé les critiques. Les nombreuses manifestations, souvent émaillées d’incidents, ont mis en lumière l’usage de la force par les forces de l’ordre. Les accusations de « violences policières » sont devenues récurrentes, alimentant les débats sur la doctrine de maintien de l’ordre et l’impunité présumée de certains agents. Les réseaux sociaux ont joué un rôle amplificateur, diffusant largement des images d’interventions parfois controversées.
 
Une image fragmentée et contrastée
 
Aujourd’hui, l’image de la police en France est fragmentée. Si une majorité de la population continue d’exprimer sa confiance dans l’institution pour assurer sa sécurité, une part non négligeable, notamment chez les jeunes et dans les quartiers populaires, entretient une perception plus négative, marquée par la méfiance et le sentiment d’une justice à deux vitesses. Les enquêtes d’opinion révèlent souvent un écart significatif entre la confiance déclarée globalement et les expériences individuelles ou les perceptions des minorités.
 
La police française fait face à un défi majeur : restaurer et maintenir la confiance de l’ensemble de la population, tout en assurant ses missions de sécurité dans un contexte social tendu. Cela passe par une réflexion continue sur ses pratiques, la transparence et le dialogue avec les citoyens.

Les Forces de l’ordre en France : Un quotidien complexe

Les actions quotidiennes sur le terrain
.

La diversité des missions des forces de l’ordre se traduit par une multitude d’actions sur le terrain, adaptées aux contextes urbains, ruraux, routiers, et aux différents types de criminalité.

Pour la police nationale (principalement en milieu urbain) :
 L

Sécurité du quotidien et prévention :

* Patrouilles pédestres, véhiculées ou à vélo, visant à assurer une présence visible et dissuasive, et à maintenir le contact avec la population.
* Accueil du public dans les commissariats pour les plaintes, les déclarations et les renseignements.
* Opérations de sécurisation aux abords des écoles, des gares, des lieux de forte affluence.
* Actions de prévention contre la délinquance, les cambriolages, les violences intrafamiliales, la cybercriminalité (par exemple : sensibilisation des élus aux risques cyber).
 

Intervention et lutte contre la délinquance :

* Interventions d’urgence sur appels 17 (agressions, vols, troubles à l’ordre public).
* Brigades Anti-Criminalité (BAC) : Patrouilles dynamiques en civil ou en tenue pour interpeller en flagrant délit, lutter contre les vols, agressions et trafics de stupéfiants. Elles sont souvent en première ligne face aux violences urbaines.
* Enquêtes de police judiciaire : Recueil de preuves, auditions, arrestations, perquisitions menées par les services d’enquête (Sûreté départementale, Police judiciaire) pour élucider les crimes et délits. Cela inclut des spécialisations comme les Brigades de Protection de la Famille (BPF) pour les violences intrafamiliales, ou les Brigades de Recherche et d’Intervention (BRI) pour les affaires complexes et le grand banditisme.
 

Maintien de l’ordre :

* Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) : Unités spécialisées dans la gestion des foules lors de manifestations, événements sportifs, ou maintien de l’ordre dans des zones sensibles. Elles utilisent des techniques de désengagement, des moyens de dispersion (gaz lacrymogènes, canons à eau) et des équipements de protection spécifiques.

Pour la Gendarmerie nationale (principalement en milieu rural et péri-urbain) :

 L
Sécurité du quotidien et proximité :

* Brigades territoriales : Cœur de l’action de la gendarmerie, elles assurent les mêmes missions de proximité et de sécurité générale que la police, mais sur de vastes territoires. Elles développent des actions « d’aller vers » comme la présence dans les écoles (« récréa’gend ») ou des échanges avec la population (« sobatkoz »).
* Prévention spécifique : Par exemple, la « veille nature » pour la lutte contre les atteintes à l’environnement, ou la sensibilisation aux risques cyber.
 L

Intervention et enquêtes :

* Pelotons de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie (PSIG) : Equivalents des BAC pour la gendarmerie, ils interviennent sur les flagrants délits et les urgences.
* Sections de recherches (SR) et Brigades de recherches (BR) : Chargées des enquêtes judiciaires complexes, souvent sur des affaires criminelles graves.
:
Sécurité routière :
 L
* Escadrons Départementaux de Sécurité Routière (EDSR) : Surveillance des axes routiers (nationaux, départementaux, autoroutes), contrôle de vitesse, dépistage d’alcoolémie/stupéfiants, intervention sur accidents.

Maintien de l’ordre :
 
* Gendarmerie mobile : Unités spécialisées dans le maintien et le rétablissement de l’ordre, notamment lors de manifestations, de grands rassemblements ou en soutien des unités territoriales.

Pour la police municipale :
.

* Proximité et prévention : Présence sur les marchés, aux abords des écoles, patrouilles de quartier.
* Sécurité routière : Contrôle du stationnement, verbalisation des infractions au code de la route.
* Tranquillité publique : Gestion des nuisances sonores, de la divagation d’animaux, des conflits de voisinage.
* Application des arrêtés municipaux.
 

Blessés et morts au sein des forces de l’ordre

J
.
Il est difficile de fournir des chiffres consolidés et officiels sur le nombre de blessés et de morts de l’ensemble des forces de l’ordre françaises depuis 2000, car ces données sont souvent recensées par chaque institution (Police nationale, Gendarmerie nationale, …) et pour des motifs divers (agressions en service, accidents de la route, suicides).

Cependant, certaines tendances et données partielles peuvent être citées :
* Augmentation des agressions et blessures : Les rapports du ministère de l’Intérieur soulignent une hausse continue des agressions envers les forces de l’ordre. Par exemple, entre 2009 et 2019, les agressions auraient augmenté d’environ 40%. En 2019, 7 399 policiers auraient été blessés en service, et en 2020, ce chiffre atteignait 8 719 pour policiers et gendarmes confondus.
* Morts en service : Le nombre de morts parmi les forces de l’ordre en service (hors opérations extérieures pour les militaires de la gendarmerie) est également un sujet de préoccupation. Ces décès peuvent être liés à des accidents (routiers notamment, y compris lors de courses-poursuites), des agressions volontaires, ou des tirs. Les données de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) pour la police nationale montrent des chiffres fluctuants mais malheureusement toujours présents. Les chiffres disponibles publiquement sont souvent sujets à des interprétations différentes selon les sources (organisations indépendantes contre statistiques officielles), et peuvent inclure des décès liés à des suicides (un fléau au sein de ces institutions).